Libre Arbitre

Compagnie Le Grand Chelem

Berlin 2009. Championnat du monde d’athlétisme. Caster Semenya remporte la médaille d’or du 800 mètres femmes. Aussitôt, la jeune athlète sud-africaine éveille les soupçons de la Fédération internationale et doit se soumettre à un ”test de féminité”. Plus de 10 ans après, cette sportive hors-norme est interdite de compétition et se bat toujours pour faire valoir ses droits auprès des instances juridiques.

Qu’est-ce qu’une « vraie » femme et pourquoi cette question ne cesse de hanter les grandes compétitions sportives ? À travers le parcours de Caster Semenya, Libre arbitre questionne la représentation du corps des femmes, son contrôle et les rapports de pouvoir à l’œuvre dans notre société.

CRÉATION JANVIER 2022

Avignon 2023
Festival Contre Courant (Île de la Barthelasse)
le 18 juillet 2023
à 22h

THÉÂTRE CONTEMPORAIN

Tout public
À partir de 14 ans
Durée : 1h40 (estimée)

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Site de la compagnie

NOTE D’INTENTION

Notre intention n’est pas de restituer de façon réaliste, véridique ou objective un matériau documentaire. Ce qui nous intéresse, ce sont les symboles et les discours attachés à la question de la représentation des femmes dans le milieu sportif, ce dernier opérant comme un révélateur de ce qui se joue à l’échelle de la société. S’attacher à ces discours et aux enjeux qu’ils sous-tendent nous permettra, nous l’espérons, de transposer scéniquement ce matériau issu du réel.

Pour parler des enjeux liés aux corps des femmes dans le sport, à leurs représentations dans les médias et la presse, au contrôle qui est exercé par les instances sportives, il faut plonger au coeur de l’histoire de Caster Semenya. De quoi cette affaire peut-elle bien être le symptôme ?

Aussi, nous traverserons quelques uns des événements décisifs de son parcours. Nous commencerons par nous intéresser à sa victoire aux championnats du monde de 2009 qui scelle immédiatement le début des suspicions à son encontre. Ensuite, nous nous pencherons sur les nombreuses tergiversations des instances sportives qui travaillent entre 2012 et 2015 à l’élaboration d’une nouvelle réglementation concernant les sportives hyperandrogènes. Enfin, nous nous arrêterons sur le recours porté par l’athlète devant le Tribunal Arbitral du Sport qui a eu pour mission de statuer sur la légalité des tests de féminité du traitement hormonal imposés à l’athlète.

Ces trois grandes parties se déplieront sous la forme de tableaux. La trame narrative, bien que chronologique, ne suivra pas un développement classique et linéaire. Pensé comme une variation autour de la question du corps féminin dans le sport, ce spectacle travaillera à un aller-retour entre des séquences tirées du réel et inspirées du parcours de Caster Semenya et des séquences en prise avec le temps de la représentation, dans une adresse directe aux spectateurs où nous ferons se confronter différentes paroles issues de récits de femmes anonymes ou non. Il s’agira alors pour nous de révéler quelques unes des situations au cours desquelles, dans notre fonctionnement social, s’instaure le contrôle du corps de la femme.

L’histoire de cette sportive hors-norme ancre avec force notre propos dans le réel, formidable point d’appui pour questionner ensuite plus largement la représentation du corps de la femme et son enjeu social et politique.

L’esthétique formelle induite par la présentation sous forme de tableaux aura l’avantage d’offrir une grande liberté dans la mise en jeu. Nous pourrons de cette façon passer d’une situation à une autre, d’un registre à un autre. Tantôt dans une mise en situation faussement réaliste, tantôt dans une adresse public au présent de la représentation ; nous jouerons des décalages et des différents niveaux de parole.

Aussi, il nous tiendra à coeur que la place du spectateur soit pensée dans un dispositif immersif de sorte qu’il se sente impliqué sensiblement par ce qui se joue devant lui. La scénographie est encore en cours de réflexion, mais nous imaginons d’ores et déjà que l’espace soit celui d’une piste d’athlétisme. Aussitôt entrés dans la salle, les spectateurs de théâtre seront ceux d’une compétition sportive, avec face à eux les corps des acteurs devenus des athlètes…

Julie Bertin et Léa Girardet

PRESSE

L’HUMANITÉ :Sur le plateau, quatre comédiennes excellentes, Léa Girardet, Cléa Laizé, Juliette Speck et Julie Teuf, mises en scène par Julie Bertin. Elles se partagent les nombreux personnages de ce récit, « librement inspiré » de la vie réelle de la championne dont tous les rêves se sont effondrés, ceux de victoires au Jeux Olympiques ou dans d’autres championnats et meetings. Voilà du théâtre documentaire passionné et passionnant. »

DE LA COUR AU JARDIN : Des scènes magistrales de comédie nous attendent (…). Des scènes bouleversantes également, qui nous horrifient devant ce qu’a dû endurer Caster Semenya. Des chorégraphies endiablées, un Rap drôle et spirituel, viennent émailler les cent minutes du spectacle. Je vous en conjure : ne manquez sous aucun prétexte ce spectacle où le fond se dispute à la forme en terme de totale réussite.

NEW YORK TIME : Julie Bertin et Léa Girardet font un superbe travail. Cette pièce est un rappel qui donne à réfléchir.

THÉÂTRE.COM : Cette histoire hors-normes appelle une mise en scène originale. De la piste d’athlétisme aux bureaux de la Fédération Internationale ou encore au T.A.S., les comédiennes accomplissent un véritable tour de force en nous relatant cette folle histoire aux accents cinématographiques. Elles passent d’un personnage à l’autre en étant totalement habitées. Réalisant une véritable performance, elles interrogent notre société sur le corps de la femme en tant qu’enjeu social et politique.

HOTELLO : Un spectacle dûment informé et tonique qui prête à réfléchir tout en divertissant un public fasciné.

DISTRIBUTION

Conception et écriture : Julie Bertin et Léa Girardet
Mise en scène : Julie Bertin
Avec : Léa Girardet, Cléa Laizé, Juliette Speck et Julie Teuf
Collaboration artistique : Gaia Singer
Scénographie et vidéo : Pierre Nouvel
Son : Lucas Lelièvre
Lumières : Pascal Noël
Costumes : Floriane Gaudin
Chorégraphie :
Julien Gallée-Ferré
Administration et production :
Gwénaëlle Leyssieux et Juliette Thibault / Label Saison
Diffusion : Séverine André Liebaut / Scène 2 et Kelly Gowry / ACMÉ

MENTIONS

Production : Le Grand Chelem et ACMÉ
Coproduction : Le Quartz – Scène nationale de Brest ; Le Safran – Scène conventionnée d’Amiens Métropole ; Réseau La Vie devant soi : Théâtre de Chevilly-Larue, Théâtre Antoine Vitez – Scène d’Ivry, Théâtre de Châtillon, Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, PIVO – Théâtre en territoire/Scène conventionnée, Théâtre Dunois ; L’entre deux – Scène de Lésigny
Accueil en résidence : Théâtre de Chevilly-Larue ; Théâtre 13/ Paris ; Le CENTQUATRE-PARIS ; La Ville de Pantin (Salle Jacques Brel) ; Théâtre de Châtillon ; Le Safran – Scène conventionnée d’Amiens Métropole
Avec le soutien de : la DRAC Île-de-France, la Fondation Alice Milliat, l’Adami, le fonds d’insertion de l’École du TNB et avec la participation artistique du Jeune théâtre national

Projet lauréat du Réseau La Vie devant Soi

Remerciements : Anaïs Bohuon, Anne Schmitt, Claire Bouvattier et le Collectif intersexes Activiste – OII

Cette pièce est librement inspirée de la vie de Caster Semenya.

Avertissement : Certaines scènes abordant la médicalisation du corps des personnes intersexes peuvent heurter la sensibilité.

Crédits photos : Simon Gosselin