Le dernier ogre

Cie Le Cri de l'Armoire

Face A Un ogre raconte, meurtri, l’irréparable commis de ses propres mains quand sept garçons ont pénétré dans sa maison.
Face B Un homme explique sa décision de partir de la ville avec sa famille, pour tenter un changement radical de mode de vie. 
Les 2 histoires se télescopent et font apparaître une motivation sournoise : la faim.

Entre slam, concert et live painting, une mise en abîme de la figure de l’ogre traversée par le récit d’une famille d’aujourd’hui. Un spectacle coup-de-poing sur le chemin de la transgression.

THÉÂTRE RÉCIT

Tout public
À partir de 13 ans
Durée : 1h

▶ Dossier
▶ www.lecridelarmoire.fr

NOTE D’INTENTION

Peut on avoir de l’empathie pour un dévoreur d’enfants ? Peut on comprendre le pire ?

La figure de l’ogre additionne la peur ancestrale du monstre à celle d’un des grands tabous de notre société : le cannibalisme. Notre alimentation peut-elle définir qui est un monstre et qui ne l’est pas ? La pièce pose la question de ce que nous mangeons quotidiennement, passivement, sans être conscients que ces choix multiples et répétés engagent une responsabilité que nous ne sommes pas encore prêts à assumer. Elle met en avant notre ogritude et notre rapport au vivant qui nous semblent pourtant tout à fait acceptables.

Or quand nous y regardons de plus près, la seule raison d’être de ce mode de vie, de ce fonctionnement, c’est que nous sommes majoritaires à le pratiquer et que nous en faisons, de fait, une norme. Quelle que soit la norme à laquelle nous nous rattachons. Comment la transmettons-nous ? Qu’est-ce que nous imposons à nos enfants dans nos choix de vie quand, de toute bonne foi, nous voulons leur bien, uniquement leur bien ?

Ainsi, comme dans les précédents spectacles de la compagnie, une réflexion est posée sur le groupe. Comment il se crée et constitue, de manière tacite, un ensemble accepté de mœurs, de lois, de bienséances… quelles qu’en soient les conséquences.
Si la figure emblématique de l’ogre s’éteint dans la pièce, nous savons aussi que toute chose qui disparaît laisse place à une autre.

Déplacer le curseur est une motivation constante des spectacles de la Cie. Nous aimons par le regard que nous portons, par l’angle d’attaque de la caméra, définir un focus différent sur un personnage et nourrir le théâtre contemporain des figures de la tradition.

L’histoire du petit Poucet est le conte classique dans lequel s’illustre la version la plus archétypale de la figure de l’ogre et ce souvent amplifié par les illustrations de Gustave Doré. En vérité il apparaît ainsi dans le but de cristalliser la peur de l’extérieur du foyer. Sa fonction dans le conte traditionnel est de faire comprendre qu’au cœur des forêts perdues et nocturnes, il y a une menace qui nous incite à rester chez nous sagement.

Pourquoi pas.

Pour autant il nous intéresse de dépasser cette vision traditionnelle nécessaire. Nous voulons déplacer le curseur. Et si le bourreau était la victime ? Le monstre est-il le supplicié? J’ai toujours vu cet ogre comme un père dont l’esprit implose quand il découvre ses 7 petites filles égorgées à cause d’une duperie. Il s’agit encore d’un « monstre », d’une « bête » dérangé(e) au coeur de son foyer. Car si le psychopathe moderne frappe quand il veut où il veut, les « monstres » traditionnels sont tout à fait inoffensifs s’ils ne sont pas dérangés chez eux. Leur rayon d’action est très restreint : leur foyer, la forêt, la grotte, le monde du dessous… Ce sont toujours les « héros » qui viennent troubler la tranquillité des monstres.

Marien Tillet

LA TERRASSE : Le Dernier Ogre nous embarque dans les courbes dangereuses d’un monde à dimensions multiples. Un monde puissant, radical, à la fois grave et railleur, concret et onirique. (…) Ces interrogations nous interpellent. Elles ouvrent des pans entiers de réflexions, viennent éclairer quelques impensés et bousculer des évidences.

PRESSE

I/O GAZETTE :  Avec une virtuosité que l’on trouvait déjà dans “Paradoxal”, une de leurs créations précédentes, Marien Tillet et Samuel Poncet parviennent à distiller l’angoisse au compte-goutte, sans qu’on y prenne vraiment garde. C’est la bonne foi qui déraille, l’humanité qui se grippe, jusqu’à l’irréparable.

DISTRIBUTION

Mise en scène, écriture et récit : Marien Tillet
Scénographie et live painting : Samuel Poncet
Composition musicale et guitare : Mathias Castagné
Création sonore et régie générale : Simon Denis
Régie en alternance : Pierre-Alain Vernette

MENTIONS

Production : Le Cri de l’Armoire
Coproduction : La Maison du Conte et Théâtre André Malraux (Chevilly-Larue), Théâtre des Sources (Fontenay-aux-Roses)
Partenaires / résidences : Espace Germinal (Fosses), Théâtre du Cormier (Cormeilles-en-Parisis), La Canopée de Ruffec
Soutien : Le Liburnia (Libourne)
Aide à la production dramatique de la DRAC Île de France et Aide aux projets du Conseil Général du Val d’Oise et l’aide à la création du Conseil Général du Val de Marne.

La compagnie Le Cri de l’Armoire est conventionnée par le Ministère de la Culture, DRAC Île-de-France