LES HÉRITIERS

L’argent est comme le fumier. Il faut qu’il soit répandu pour qu’il fasse du bien.
Francis Bacon 1561-1626

CRÉATION 2026-2027

THÉÂTRE

Durée : à définir
Tout public

▶ Dossier
▶ www.studiovingtetun.net

NOTE D’INTENTION 

Jusque-là, je ne connaissais rien à l’économie. Je n’ai jamais eu d’éducation économique.
Je ne m’y suis jamais intéressée malgré mon intérêt pour l’actualité et les enjeux sociétaux. L’économie était pour moi un domaine lugubre réservé à de vieux messieurs rationalisant à l’extrême le comportement d’un « homo economicus » dépourvu de toute humanité.

Mais je me rendais compte que mon ignorance m’enfermait, m’infantilisait alors un jour j’ai franchi le rubicon : j’ai ouvert un livre d’économie.

J’ai attaqué par l’économie générale, et puis je me suis intéressée à l’économie comportementale. Je voulais comprendre comment l’économie influence nos vies, comment elle façonne notre relation aux autres, notre image de soi. Je me suis alors tournée vers Claudia Senik, professeur d’économie à Sorbonne-Université et à l’Ecole d’économie de Paris et directrice de l’Observatoire du bien-être. Avec elle, j’ai découvert que l’un des objectifs de l’économie est de mesurer le bien-être des individus et d’identifier des leviers pour l’améliorer. Un facteur clé de ce bien-être est la possibilité d’espérer une amélioration de sa condition sociale et financière. C’est cette perspective qui nous rendrait heureux, nous donnerait foi en l’avenir et l’envie de construire.

Or, ce constat dissone avec l’un des faits saillants de notre économie contemporaine: depuis les années 1980, le poids du capital hérité dans les trajectoires individuelles n’a cessé de croître. Nous revenons à une société où l’accumulation de patrimoine repose davantage sur l’héritage que sur le travail et le mérite personnel, comme à la fin du XIXe siècle.
Comment, alors, espérer améliorer sa condition si les dés sont jetés à la naissance?

Paradoxalement, malgré ce constat, les Français restent largement opposés à toute réforme touchant aux droits de succession. L’héritage demeure une institution quasi sacrée et profondément ancrée dans notre imaginaire collectif.

C’est cette tension -entre dynamiques économiques, idéal méritocratique, poids de l’héritage et complexité des relations humaines- que je souhaite explorer dans cette création. Je m’appuierai sur des témoignages que j’ai recueillis, des enquêtes menées au sein du laboratoire de recherche, ainsi que sur l’histoire de l’héritage en France pour créer une fiction mêlée au réel et interroger ces contradictions avec malice.

Hélène François

DISTRIBUTION (EN COURS)

Écriture : Hélène François et Agathe Peyrard
Mise en scène : Hélène François
Interprétation : Andréa Brusque, Jean-Christophe Laurier et Julie Teuf

MENTIONS (EN COURS)

Production : Studio21
Coproduction : En cours
Soutiens : Théâtre Paris Villette, CENT QUATRE – Paris, La Scène de recherches – Théâtre Paris Saclay