NOTE D’INTENTION

Qu’elle s’appelle “Salle polyvalente”, “Salle des fêtes” ou encore “Foyer”, la salle commune ou municipale a un charme bien à elle. Elle est rarement jolie, souvent pleine de surprises. Son carrelage fait le bonheur de l’entretien mais le malheur de chaque activité qui s’y déroule. Elle cache des cuisines, des tapis de judos, des vieilles tables de ping-pong et des scènes de théâtre qui culminent à plus d’un mètre et qui menace de mort le moindre comédien qui ferait l’erreur de trop s’approcher du bord.
Elle est le cauchemar des compagnies de théâtre : Comment gérer l’acoustique, les lumières de sécurité, comment ne pas finir en hypothermie dans les loges ?
Et pourtant…
Elle recèle plus que n’importe quel autre lieu la mémoire d’une commune, les lotos, les mariages, les souvenirs de spectacles de Noël où les 3 quarts de l’assistance ont reconnu celui qui, caché sous sa barbe, jouera le rôle de sa vie. Elle n’est jamais élitiste, elle est toujours populaire.

Nous voulons jouer-raconter l’histoire, l’auto-fiction d’une troupe qui venue jouer un MacBeth dans le plus beau village de France, se serait retrouvée dans un enchevêtrement d’aventures digne d’un Club des 5, version quarantenaire…
Nous voulons un aller-retour incessant entre la situation racontée et celle vécue en direct par le public.

La pièce sera une alternance de vrai-faux incidents, un va et vient entre auto-fiction, théâtre classique et récits de vie collectés en direct ou provenants des actions culturelles réalisées sur la ville sur le rapport du public à ce lieu particulier
Par ce spectacle/dispositif, il nous sera possible de mêler l’imaginaire de la compagnie à celui des personnes présentes dans ce lieu pour créer un moment singulier et collectif de création. Il s’agira de jouer le jeu d’un théâtre de tréteaux avec une prise en compte absolue de l’espace de la représentation et de son public. Nous voulons prouver qu’aucun lieu ne résiste à la représentation. Montrer que même sous les néons, le public peut plonger dans une histoire.

Nous voulons créer par un acte théâtral en connexion, un souvenir neuf et commun, collectif de cette salle municipale.

Marien Tillet